Cours La République française, un État de droit
Introduction
La République française est un État de droit dans lequel les lois, qui sont les mêmes pour tous, organisent le fonctionnement du pays et garantissent les droits fondamentaux des citoyens. Cette conception du pouvoir trouve ses origines dans les idées défendues par les philosophes des Lumières, au XVIIIe siècle. Ses grands principes sont inscrits dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
Dans un premier temps, nous nous intéresserons à la construction de l’État de droit en France, puis nous étudierons les principes et les institutions qui l’organisent et le garantissent.
Droits fondamentaux, libertés fondamentales :
Droits et libertés considérés comme primordiaux et qui sont garantis par la loi. Ils incluent notamment le droit à la vie privée, la liberté d’expression, la liberté de conscience, le droit à un procès équitable, l’égalité devant la loi, etc.
L’État de droit, un héritage des Lumières et de la Révolution française
L’État de droit, un héritage des Lumières et de la Révolution française
La construction progressive de l’État de droit est le fruit d’une histoire qui commence avec les philosophes des Lumières. Des penseurs comme Montesquieu, Rousseau ou encore Voltaire ont critiqué la monarchie absolue, ce régime politique de la France du XVIIe et du XVIIIe siècle dans lequel le roi avait tous les pouvoirs et dirigeait selon sa seule volonté. Ils ont défendu l’idée d’un pouvoir limité et partagé, fondé sur la loi et respectueux des libertés individuelles.
Montesquieu, dans L’Esprit des lois, en 1748, introduit la théorie de la séparation des pouvoirs, affirmant que « tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ». Selon lui, il faut donc que le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire soient exercés par des personnes ou des institutions différentes et indépendantes.
Légende
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, rédigée au début de la Révolution française, est un texte fondateur pour la construction de l’État de droit en France. Elle proclame l’égalité des citoyens devant la loi, la liberté et la résistance à l’oppression comme des droits fondamentaux.
Elle affirme dans son article 1er : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Cette déclaration marque la naissance d’une conception moderne de l’État, dans laquelle le pouvoir est au service du peuple.
Les Lumières et la Révolution française ont posé les bases d’un État fondé sur le respect des droits de l’homme et l'égalité de tous les citoyens devant la loi.
Principes et organisation de l’État de droit : un cadre pensé pour protéger et garantir les droits fondamentaux
Principes et organisation de l’État de droit : un cadre pensé pour protéger et garantir les droits fondamentaux
La loi est au cœur de l’État de droit. Conformément à l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, elle est l’expression de la volonté générale et doit s’appliquer à tous, même aux dirigeants du pays, sans distinction d’origine ni de richesse.
Par ailleurs, les lois et les textes réglementaires, dans un État de droit, doivent respecter ce qu’on appelle la hiérarchie des normes.

Au sommet de cette hiérarchie se trouve la Constitution de la Ve République, adoptée en 1958. Ce texte fondamental organise les relations entre les trois pouvoirs et affirme le respect des droits fondamentaux. Elle est complétée par le préambule de la Constitution de la IVe République adoptée en 1946, par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ainsi que par la Charte de l’environnement. Ces textes forment le bloc de constitutionnalité.
Constitution :
Loi qui définit le rôle et les relations des trois pouvoirs au sein de l'État, qui définit et garantit les libertés et droits fondamentaux.
Charte de l’environnement :
Texte constitutionnel français adopté en 2005 garantissant le droit de vivre dans un environnement équilibré et sain.
Hiérarchie des normes :
Organisation des textes réglementaires et juridiques selon leur importance, garantissant le respect des règles supérieures par les règles inférieures.
Selon le principe de la hiérarchie des normes, toutes les lois ainsi que tous les textes réglementaires doivent respecter l’intégralité des textes situés dans les blocs supérieurs. En suivant ce principe, une loi adoptée à l’Assemblée nationale ne peut pas être en contradiction avec la Constitution de la Ve République ou même avec un traité international signé par la République française.
Le respect de la Constitution, et donc les droits fondamentaux des citoyens, sont protégés par le Conseil constitutionnel. Ce dernier peut annuler l’adoption d’un texte de loi par le Parlement s’il considère que la Constitution n’est pas respectée. Ainsi, une partie de la loi immigration adoptée en 2024 a été censurée par le Conseil constitutionnel, notamment parce qu’elle ne garantissait pas suffisamment le respect de certains droits fondamentaux.
Parlement :
Ensemble composé de deux institutions, l’Assemblée nationale et le Sénat. Le Parlement exerce le pouvoir législatif, c’est-à-dire celui de voter les lois.
Ces droits sont aussi protégés par les traités internationaux que la France s’est engagée à respecter, notamment la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), signée en 1950, et la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), adoptée par l’ONU en 1989.
Cela signifie qu'un État qui a signé ces textes mais qui ne respecterait pas un de ces droits peut être condamné par la Cour européenne des droits de l'homme, ou par l'ONU, et forcé à respecter ses engagements.
Enfin, dans un État de droit, chaque citoyen doit avoir accès à une justice équitable et indépendante. Le droit à une justice impartiale quels que soient l’origine et le niveau de richesse de chacun est garanti en France par l’aide juridictionnelle. Elle permet à des personnes qui n’ont pas assez d’argent de faire appel à un avocat, parfois gratuitement, pour faire valoir leurs droits et être défendues devant un tribunal.
Aide juridictionnelle :
Aide de l’État pour financer, sous conditions de ressources, les frais d’avocat liés à une procédure judiciaire.
L’existence d’une telle organisation permet de protéger les droits fondamentaux des individus contre tout risque d’abus de pouvoir, et de garantir leur égalité devant la loi.
Un État de droit est un État dans lequel les lois respectent la hiérarchie des normes, s’appliquent à tous, même aux dirigeants, et où les trois pouvoirs, législatif, judiciaire et exécutif, sont indépendants.
Conclusion
Grâce à une histoire marquée par des luttes pour la liberté et l'égalité, la France s’est dotée d’une Constitution, d’un ensemble de lois et de textes réglementaires qui protègent les droits fondamentaux des citoyens. Ce cadre juridique, associé à l’indépendance de la justice, au respect de la hiérarchie des normes et à l'égalité devant la loi, posent les bases d’un État de droit afin de proposer un modèle de société plus juste et plus démocratique.