Cours Lutter contre le harcèlement scolaire

Pré-requis :

• Respecter les autres et lutter contre les discriminations

Qu’est-ce que le harcèlement ?

Définition

Harcèlement :

Le harcèlement, c’est quand une personne est maltraitée volontairement et de manière répétée par une ou plusieurs autres personnes.

• Cela veut dire que ce n’est pas un simple conflit ou une dispute entre camarades : c’est quelque chose qui dure dans le temps, et qui fait souffrir la personne visée.

Le harcèlement peut prendre plusieurs formes :

• verbal : ce sont des mots méchants, des insultes, des moqueries, des surnoms blessants ou des rumeurs qui se répètent ;
• physique : ce sont des coups, des bousculades, des vols d’objets ou des gestes violents ;
• psychologique : c’est quand on cherche à faire du mal à quelqu’un dans sa tête ou dans son cœur, par exemple en l’excluant du groupe, en l’ignorant exprès, ou en le rendant triste ou honteux.

Attention

Le harcèlement peut aussi se passer sur les écrans (téléphone, réseaux sociaux, jeux en ligne…) : on parle alors de cyberharcèlement.

À retenir

Ce qu’il est important de comprendre, c’est que le harcèlement n’est jamais une blague. Même si certains disent qu’ils « rigolent », faire du mal ou se moquer d’un camarade n’est pas un jeu.

• Que dit la loi ?
  La loi interdit absolument toute forme de harcèlement ou de discrimination.

Rappel

La discrimination, c’est quand on traite quelqu’un différemment ou injustement à cause de ce qu’il est (son apparence, son origine, sa religion, son sexe, son handicap, ou encore ses goûts…).

Chaque enfant doit être respecté et vivre libre, sans moqueries ni violences.

À l’école, un règlement intérieur précise également ces obligations :

• respect des camarades ;
• interdiction des violences verbales et physiques ;
• prévention du harcèlement…

Les situations de harcèlement

Le harcèlement peut être lié à de la discrimination : on s’en prend à quelqu’un, parce qu’on estime qu’il est « différent » et que l’on se donne le droit de le traiter moins bien que les autres.
Il peut aussi être lié à des histoires de jalousie ou de vengeance par exemple, où l’on décide que l’on reporte injustement et sans fin sa colère sur l’autre.
Parfois, il peut aussi être provoqué par un effet de groupe : parce qu’un ou des élèves harcèlent un autre, on se met à le harceler aussi sans véritable raison, pour plaire à ces personnes.

• Quelle que soit la situation de harcèlement, aucun motif n’est valable : le harcèlement, par ses actes répétés, est particulièrement grave.

Voici quelques exemples de harcèlement scolaire que tu pourrais être amené à vivre ou à voir.

Les moqueries répétées
Depuis plusieurs semaines, Samir se fait appeler « binoclard » parce qu’il porte des lunettes. Chaque jour, certains élèves se moquent de lui dans la cour et rient quand il passe. Léo n’ose plus parler en classe ni jouer avec les autres.

L’exclusion d’un groupe
Emma veut jouer avec ses camarades à la récréation, mais chaque fois, on lui dit : « Non, tu ne fais pas partie de notre groupe. »
On l’ignore exprès, on fait semblant de ne pas la voir, et personne ne l’invite aux jeux.

La violence physique
À la sortie de l’école, deux élèves poussent Mathis dans le dos et lui prennent son goûter. Ils recommencent souvent, en riant et en disant qu’ils « jouent ». Mathis a peur de venir à l’école.

Le cyberharcèlement
Sur un groupe de discussion, des élèves envoient des messages moqueurs à propos d’une photo d’Inès. Les messages sont partagés plusieurs fois. Inès se sent humiliée et n’ose plus se connecter.

Comment réagir face à une situation de harcèlement ?

Si tu es victime de harcèlement

Si quelqu’un te fait du mal, te blesse ou se moque de toi de façon répétée (à chaque fois ou presque à chaque fois), il est important de ne pas garder ça pour toi pour ne pas t’isoler :

• Parle à un adulte de confiance : un parent, un enseignant, le directeur, ou un animateur.
• Ne réponds pas par la violence : cela peut aggraver la situation.
• Note ou garde des preuves si le harcèlement se passe sur les réseaux ou par messages.

Remarque :
Se confier n’est pas un signe de faiblesse, c’est un acte courageux pour se protéger et faire cesser le harcèlement. D’ailleurs, quand on est harcelé, on a tendance à croire que l’on est nul et que l’on mérite ce qui nous arrive : ce n’est pas vrai, et en réalité, celui qui se croit fort (le harceleur) se comporte avec faiblesse en agissant comme il le fait.

Si tu es témoin

Si tu vois quelqu’un être harcelé, tu peux adopter le bon comportement :

• Ne te tais pas : ton silence peut faire souffrir encore plus la personne.
  Être passif, c’est être complice.
• Ne deviens pas complice : ne rigole pas, ne répète pas les moqueries, et n’encourage pas l’auteur.
• Soutiens ou signale la victime : tu peux accompagner la victime pour l’encourager à parler à un adulte, et si elle n’y arrive pas ou qu’elle a peur, tu peux te rapprocher directement d’un adulte responsable qui pourra l’aider.

En agissant ainsi, le témoin peut aider à stopper le harcèlement et montrer que tout le monde a le droit d’être respecté. Son rôle est donc très important.

Si tu es l’auteur

Lorsque l’on échange et que l’on vit avec d’autres personnes, il est important de se demander « Comment j’aimerais qu’on me traite, si on inversait les rôles ? ». La réponse à cette question est probablement la meilleure attitude à adopter.

• Être capable de voir les choses du point de vue de quelqu’un d’autre est un moteur du respect des autres. De plus, cela permet de garder un esprit ouvert et tolérant, mais aussi d’alimenter notre réflexion personnelle et notre esprit critique.

Si tu blesses quelqu’un, même sans le vouloir, il est important :

• d’arrêter immédiatement ;
• de savoir te remettre en question (est-ce que ce que tu fais est bien ?) ;
• d’être capable de reconnaître tes actes et demander pardon ;
• de comprendre et d’accepter les sanctions qui pourront être prises à ton égard et de réfléchir à comment changer de comportement ;
• de demander de l’aide à un adulte pour changer tes comportements si tu sens que tu as besoin d’être accompagné.

Numéro d’urgence

• 30 18 : numéro national de prévention du harcèlement scolaire

Il est gratuit et confidentiel, ouvert pour les élèves, les parents et les professionnels.
N’hésite pas à t’en servir !